Nous voici 1 mois après l’accouchement. Physiquement, on peut dire que cela fait une ou deux semaines que je me sens bien dans mon corps, c’est à dire que tout est quasiment rentré dans l’ordre.
La fatigue est toujours là, tant que les nuits ne sont pas complètes. On arrive à trouver une organisation, même si cela n’est pas toujours évident. Un papa n’est pas une maman, donc parfois Mars & Vénus s’affrontent et n’ont pas la même logique des choses.
J’ai été révolté par l’absence totale de la grand mère à mes côtés, je commence à m’adapter à la situation et à me faire à l’idée que ma vie en restera ainsi et que nous ne partageront rien de plus. La pilule a été dur à avaler, mais elle commence à se digérer tout doucement. Certes, je commence à faire le deuil de ma vie « sans grands parents », je n’ai d’autres choix que de l’accepter et d’aller de l’avant.
Mais je suis surtout révoltée par le comportement de l’entourage paternel, comme si cela ne suffisait pas pour ternir la situation. Pas toujours compréhensif à notre égard et à notre bien être : toute l’année, avant la moitié du parcours de ma grossesse, le papa n’est sollicité à aucun moment par ses proches, je peux comprendre que l’automne, l’hiver et le printemps nous poussent à être cloitré chez soi, bien que cela ne m’arrive pas, cela ne m’a pas empêché de commérer avec mes amis, mais voilà qu’arrivée à 1 mois de la dpa, il est sollicité de partout alors qu’arrive la période ou toute l’attention doit être portée sur l’arrivée de notre 2ème enfant. Le plus glorieux instant a été au moment de rentrer à la maison après l’accouchement, à 1 semaine de la naissance, il est sollicité pour aller « faire la fête » toute la nuit histoire de festoyer la naissance, objet de la commémoration. Etant tout à fait consciente quelque part de mon manque de tolérance, de ma méchanceté gratuite, mais merde, cette fois j’ai envie d’être égoiste à mon maximum, j’ai dit non. Il était hors de question de cumuler la fatigue de la grossesse dont tout le monde s’en tape, et de subir les nuits blanches complètement seule, pendant que le papa (qui devrait prendre le relais. mais ma pitié sur son statut d’homme actif me pousse à ne pas lui exiger cette tâche pénible) veille toute la nuit volontairement ailleurs. Et encore, des anecdotes similaires à celle-ci, je pourrais les citer par dizaine, dernièrement sollicité (sous le coup du revolver sur la tempe) pour une réunion de famille à 300 km d’ici pour le week-end, sachant que d’autres membres n’ont pas répondu présent pour des raisons futiles. Purée, bon sang! Pourquoi nous emmerde t-on durant ces premiers jours et premières semaines de naissance qui n’a lieu que 2 fois dans 60 ans de vie ? Sachant que toute l’année, on entendrait presque les mouches voler!
Bref, je ne demande une aide que pour 1 mois voire 2 mois, après pitié, il peut partir en vacances 6 mois s’il le souhaite! Il y a une chose qui nous différencie dans notre monde, c’est là compréhension du côté de mes amies au féminin, cela confirme encore une fois que les femmes ne raisonnent pas comme les hommes, et l’entourage proche paternel n’est pas géré de la même façon que celui de la maman.
Le 2ème enfant ne demande pas le même traitement de faveur. Les difficultés, l’affection, ne sont pas les mêmes. Je n’ai qu’une seule hâte, c’est de les voir jouer ensemble, partager les belles choses de la vie ensemble. Je regrette tous les jours de manquer un temps précieux pour profiter de l’ainé, dans un âge et une période que j’adore. C’est le sacrifice du 2ème enfant, je comprends maintenant les émissions de « Super Nanny » ou le délaissement du 1er au profit du 2ème est souvent évoqué et à pour conséquence un malêtre et une ambiance détériorée dans la famille. Je n’en suis pas du tout à ce stade, au contraire, j’essaie tant bien que mal à cloner mes 2 bras, à me partager en 2 pour mes 2 fils. La proportion d’affection est pour l’instant au même niveau, c’est notre organisation qui nous permette de conserver une certaine harmonie familiale (quand on veut bien nous laisser tranquille).
Je suis contente que tout se passe au mieux entre eux, même s’ils sont encore petits, mine de rien, c’est de là que tout commence. J’explique et j’apprends à l’ainé le partage : les jouets et les affaires de bébé ne sont pas les siens, il peut les emprunter, jouer avec mais doit les rendre à son petit frère. Il le comprend très bien et le prend avec le sourire. La chambre de bébé n’est pas la sienne, il faut avoir du respect pour les affaires. Il y a une tendresse entre eux qui me touche beaucoup, même si je me comporte parfois en garde du corps pour bébé car Kiki est brusque et qu’il est encore petit pour comprendre certaines choses, que bébé est surtout très fragile.
Je ne cesse d’avoir en tête que je vais reprendre le boulot dans 3 mois. Cela m’angoisse beaucoup : la garde de bébé, la reprise, la nouvelle organisation de la maison, etc… J’espère aussi que cela se passera au mieux avec bébé, qu’il sera bien dans son élément, comme son grand frère, pour vivre ces changements.
Je reprends plaisir à manger, à cuisiner, faire des gâteaux pour mes hommes. Je me défoule pas mal sur tout ce qui m’a été interdit durant la grossesse : foie gras, carpaccio, sushis, etc… D’ailleurs, l’allaitement m’a provoqué une chute de poids, j’ai repris celle de l’avant première grossesse. Mais avec ma réconciliation à la nourriture, je vais reprendre du poil de la bête et me défouler.