Tous les matins, je rejoignais une salle commune pour le petit déjeuner. C’est une salle qui réunit les mamans pour les repas. Après un bonjour, je prends tranquillement le petit déj pendant que bébé dort dans son berceau. La salle est silencieuse avec quelques chuchotements, on avait presque toutes un point en commun : les cernes de la nuit blanche, la fatigue qui se lit sur le visage.
J’allais également à la pouponnière pour donner le bain à bébé avec les autres mamans/papas, assisté de plusieurs sages femmes. Un petit rappel pour le nettoyage et les soins de bébé. Il y a 2 ans, Kiki n’aimait pas prendre ses premiers bains, il pleurait beaucoup. Mais cette fois avec le 2ème, il se régale et apprécie ce moment. J’étais bien à l’aise, et oui, un 2ème bébé, on sait comment ça marche, on a moins de frayeur, alors on me laisse faire toute seule avec bébé. Voir les autres parents donner le premier bain me rappelle beaucoup nos débuts, ou j’attendais le papa pour venir donner le bain à bébé ensemble.
Il a moins de pleurs que le 1er à la maternité car je sais comment m’y prendre, les trucs basiques qui pourraient le gêner et justifier ses pleurs : la couche pleine, le chaud, le froid, la faim, les câlins.
Mon corps ne s’en remettait toujours pas de l’accouchement, j’avais horreur des consultations, mais je prenais plaisir à discuter avec les sages femmes, elles m’ont beaucoup aidé et apporté beaucoup de conseils.
L’allaitement : bébé a perdu du poids au fil des jours, je commençais à souffrir des montées de lait. Cela me rappelle de mauvais souvenirs. Avec l’aide des sages femmes, j’ai vu plusieurs positions pour allaiter, mais celle semi-assise avec bébé dans les bras est celle ou je me sens le plus à l’aise. Vu sa perte de poids importante, nous avions raccourci le temps entre les repas, passant de 4h à 3h et augmenté la tétée d’une demie heure au minimum sur un sein. Cela convenait mieux car changer de sein au bout d’un quart d’heure, coupait son appétit.
Les moments les plus durs ont été les soirées car je pensais beaucoup à Kiki1, il me manquait terriblement, c’était très dur, j’ai l’impression qu’on me la arraché. Le temps était long quand je pensais à lui. J’ai réalisé que jamais plus je ne le quitterai. Qu’est ce que j’ai pleuré lorsqu’il est venu à la maternité avec le papa, pour faire connaissance avec son frère. Cela m’a fait encore plus de mal lorsqu’il m’a vu et m’a boudé. Sûrement parce que je l’ai laissé du jour au lendemain.
La rencontre entre les deux frères s’est bien passé. Le grand frère est très câlin, il n’a pas arrêté de lui faire des bisous. Kiki1 m’a aidé à finir mon plateau repas, j’ai vécu un moment de bonheur en l’ayant assis à côté de moi sur le lit, à manger tous les deux, comme à la maison.
Et mon coeur se déchire encore quand ils ont du partir. J’ai compris que le baby blues y est pour beaucoup aussi.
On dit qu’on est plus concerné par le baby blues lorsque l’on a n’a pas eu la péridurale, alors que les mamans l’ayant eu n’ont pas ressenti la même douleur.
A la fin du séjour, petit récap avec la sage femme qui m’a suivi durant tout mon séjour. Elle m’a prescrit tout un tas de cachet pour pouvoir supporter les douleurs de l’allaitement. On a beaucoup discuté, elle m’a réconforté en disant qu’il ne fallait pas en faire une dépression si cela se révèle à nouveau par un échec, j’aurais fait mon maximum et chaque femme est différente.
J’ai passé une nuit blanche avec bébé en l’allaitant quasiment toutes les 1 à 2h, car si le poids sur la balance stagnait encore, il aurait fallu prolonger le séjour pour le surveiller. Or je n’avais pas envie, Kiki1 me manquait trop.
Bébé a pris du poids le dernier jour, j’étais très heureuse de pouvoir rentrer et retrouver ma petite famille.
Accompagnée de ma tribu, nous nous sommes rendus à la pouponnière pour dire au revoir et remercier toute l’équipe. J’ai passé un bon séjour, les sages femmes ont été superbes avec moi.