Voilà quelques temps que je m’interroge là-dessus et surtout depuis la naissance de mon fils.
J’ai de la chance d’avoir rencontrer et de côtoyer encore aujourd’hui des personnes, qui par leur vécu et leur expérience, m’exposent à plusieurs réflexions sur le sujet.
Lorsqu’une future maman annonce la venue d’un petit garçon pour la suite de son existence, on voit souvent de la pitié à travers le regard de la personne qui recueille la nouvelle. Alors quand il s’agit de 2 ou de 3 garçons, c’est presque une tare. Automatiquement, on n’associe pas le fusionnel, la complicité, l’amour, de mère en fils.
Tout comme certains papa qui sont passionnés de sport masculin tel que le foot ou le rugby, quand on leur annonce la venue d’une fille, on ne fait plus le rapprochement entre sa passion et sa petite fille, sa vie devient tout d’un coup monotone.
Pourquoi une mère accro du shopping, du maquillage, collectionnant des Barbies, des accessoires, des bijoux, coquette dans toute sa splendeur, ne pourrait-elle pas être fusionnelle avec son fils, et partager des milliers de choses ? Car au delà du matériel, de sa personnalité, de ses passions, ne peut on pas partager tout simplement l’amour, l’affection, l’éducation, les milliers de leçon sur la vie, le regard sur le monde, les voyages, le cinéma, la musique, les gens, les croyances, la vie tout simplement ….
L’ancienne génération nous déballe souvent ce discours ou le monde d’aujourd’hui n’est plus ce qu’il a été autrefois. La société actuelle ne leur donne pas l’envie de féconder, ils ont la nostalgie de leur passé, des années 60/70/80. Mais quand on demande de développer cette idée, la salle devient curieusement silencieuse et vide.
J’aime ce monde actuel ou les petits garçons enfilent leur tablier, et s’épanouissent dans des jeux d’imitations, tels que la cuisinière, la pâtisserie, les casseroles, les sushis, les gâteaux…. J’aime aussi ce monde ou les filles ont autres choses dans les neurones que les poupées et le rose, et se mettent à construire avec les Lego, les Playmobil.
Ayant grandi dans un monde masculin, j’ai pu bénéficié des 2 sphères, les poupées et les legos. Les jeux de construction avec mes frangins font partis de mes plus meilleurs souvenirs, car je pouvais m’intégrer dans « leur monde » et il n’y avait plus de différence entre nous, dans une culture ou l’on vivrait presque les hommes séparés des femmes.
Certes, aucun jugement de ma part pour ce qui est des mamans dont la relation mère-fille est 30 ans après, toujours aussi parfaite, fusionnelle, accompagnée de tout le reste des valeurs universelles dont j’ai cité. Même si je n’en connais que très peu ….
Aujourd’hui, quand une future maman annonce la venue d’une fille, les commentaires sont majoritairement liés au partage matériel : les robes, la coiffure, le shopping, les accessoires, les achats de barbies dont la mère est particulièrement fan mais qu’elle dédie à sa fille qui l’accepte de part son innocence, mais aussi se partager la grossesse, l’accouchement, les petits enfants, etc…. Je constate simplement, non sans regret car c’est grâce à cela que j’ai construit une personnalité, que j’ai partagé aucun de ces éléments avec ma propre mère. Alors qu’après une ribambelle de garçon, elle a enfin été heureuse d’accueillir une fille. Après avoir joué à la poupée avec moi en m’habillant de robes frou-frou et en m’ornant de bijoux, au moment ou j’avais besoin de partage plus spirituel, je n’ai pu constater que son absence ou son indifférence, car le matériel était plus simple à partager. Sauf que la réalité et la vie ne se passe pas toujours comme on l’idéalise.
Tout comme un des hommes de mon entourage, dont le père est un fou furieux de sport, son destin ne l’a pas gâté puisqu’il a eu un fils n’ayant aucune affection pour cette discipline. Après 15 ans de harcèlement, d’obsession, de torture, de pratique de tout sport confondu, mêlé à la souffrance, au dégout, il a compris que son fils chérissait plus que tout la lecture, la littérature, la cuisine, …. comme sa mère. C’est celui que j’ai épousé, et il souhaite que son fils choisisse ses propres passions, ses propres loisirs.
De mes amies, la maman obsessionnellement coquette, aura harcelé sa fille qui n’a pas sa passion d’être accro aux sacs à main, aux vêtements. Aujourd’hui, elles rattrapent ensemble le temps perdu grâce à leur petite fille, la grand mère pouvant enfin prendre plaisir au shopping pour inonder sa petite fille de robes de mariées, malgré que sa maman lui privilégie le confort des jeans et des baskets.
Je suis contente d’avoir prochainement un double de garçon, tout comme j’aurais été extrêmement heureuse d’avoir un double de filles. Car ma vie me fait partir dans le raisonnement ou l’on a plus de chance de partager la vie en étant en double. Tout comme d’autres puissent partager sans être double, mais cela n’a pas fonctionné chez moi, très loin de là, ma jalousie s’est principalement portée sur la complicité de certains de mes frangins.
Tout cela pour dire que nous sommes dans un monde ou l’on a tendance à trop idéaliser, avec un schéma garçon/fille remplis de codes inventés par la société, malgré beaucoup d’effort pour avancer, on idéalise encore trop.
