J’ai constaté qu’à chaque événement important lié à l’engagement, un ménage se fait naturellement dans le cercle amical. Soit on le fait soi-même, soit cela se fait tout seul.
Dès le plus jeune âge, j’ai toujours été fidèle en amitié, non pas par crainte de la solitude mais la fidélité fait parti de ma vie. Une coupure de ma propre volonté est exceptionnelle et se fait généralement à la suite d’un traumatisme. Quelque soit l’engagement de mes amis, dès le banc de l’école, je n’ai jamais exclu une amie durant l’évolution de sa situation, par exemple de type amoureuse. J’ai même été l’unique ancienne amie d’une collégienne étant devenue maman à 15 ans.
Adulte, le grand ménage se fait souvent quand on s’engage dans une relation, il y a des personnes plus fragiles (je ne juge pas cela comme de l’intolérance mais plutôt comme une faiblesse) dont « tenir la chandelle » est une souffrance. Je les ai laissé partir en me disant qu’elles reviendront toutes seules quand elles s’engageront à leur tour. Véridique. Puisqu’aujourd’hui, c’est comme si nous n’avions jamais connu de coupure, et le rapprochement s’est renforcé plus facilement avec notre nouvelle vie de maman.
Quant aux autres, comme beaucoup de trentenaire à l’heure actuelle, la maternité est un malaise, mal-être, pour beaucoup de personnes fragiles. Je laisse encore les choses évoluées de façon indépendante, je me dis encore que ces petits bouts de femmes reviendront à moi une fois qu’elles seront mamans à leur tour. Mais il y a celles dont je sais que la coupure se fera définitivement. Car il est plus facile et plus courant de s’engager dans un couple, plutôt que dans une vie de famille.
Un nouveau statut d’engagement ferme quelques portes mais en ouvre bien plusieurs. Comme on dit « 1 de perdu, 10 de retrouvés », véridique. Malgré que l’éducation que l’on donne à nos enfants soit totalement différente, cette chose que l’on a en commun, chose que l’on tient comme à la prunelle des yeux, les enfants. Il y a même des personnes dont rien de nous rapprochait, mais nous lie de façon forte aujourd’hui, grâce à la maternité, à la vie parentale.
L’amitié, je la laisse partir, revenir, partir, revenir, j’ai un certain pourcentage d’amour et d’affection à donner, je le donne à celles qui veulent bien partager, et particulièrement à celles qui me le donnent en retour. Il y a un certains temps que la pression n’existe plus, que courir après l’amitié n’est plus dans mes capacités. L’amitié est une belle chose, pourquoi vouloir en faire un terrain de combat ? Pourquoi lutter ? L’amitié, on a le luxe de pouvoir la choisir, de pouvoir la gérer comme bon nous semble. Je ne l’ai compris que très tard, grâce à beaucoup de coupure temporaire et définitive.
L’amitié, je l’aime aujourd’hui, plus qu’avant, être parent touche quasiment la fin d’un parcours de l’engagement, je me dis : enfin je suis maman, enfin, le grand ménage de l’amitié va être plus grand et ceux qui restent là, que je compte quand même sur les doigts de 3 mains, sont ce qu’il y a de plus précieux, majoritairement mamans, futures mamans, mariées, futures mariées, pacsées, futures pacsées, et célibataires.